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SVIT School

Les métiers de l’immobilier ont le vent en poupe. Le secteur ne connaît pas la crise et dans le paysage médiatique actuel surgissent les nouveaux prétendants auto-proclamés «experts» de la branche. Toutefois, le métier ne s’improvise pas. Les normes règlementaires se complexifient constamment, que ce soit en matière énergétique, légale ou fiscale. Un vrai professionnel devrait obligatoirement être au bénéfice d’une formation reconnue par la branche, voire à terme par un Brevet Fédéral.

Nous-mêmes au bénéfice de formations immobilières sérieuses reconnues par l’Etat, forts d’une longue et probante expérience, nous encourageons vivement nos collaborateurs à suivre des cours en leur offrant la possibilité de se perfectionner.

A la SVIT School, là même où ils sont tous formés, nous sommes allés à la rencontre de sa directrice romande, Karin Joergensen Joye.

Grégoire Schmidt: Le SVIT, c’est l’Association Suisse de l’économie immobilière qui œuvre avec détermination à l’avenir de notre secteur. Si ces quatre lettres se conjuguent à l’échelle de la Suisse tout entière, en tant que membre du comité du SVIT Romandie et enseignant de l’école, j’avais à cœur de présenter vos activités.

Karin Joergensen Joye: La SVIT Swiss Real Estate School fait effectivement partie intégrante du SVIT Suisse. Pour poser le cadre en quelques mots ou quelques chiffres, le SVIT a été fondé en 1933, sous forme d’association, avec les premiers cours proposés en 1935 dont la formation débouchait alors sur le titre d’agent immobilier diplômé. L’école quant à elle, a été créée en 2000 avec un positionnement en Suisse Romande dès 2006.

L’association défend les intérêts des professionnels de l’immobilier par divers moyens, mettant par exemple à disposition de ses membres une plateforme de réseautage et d’informations, ou encore en menant des actions de lobbying à Berne. Mais elle fait aussi la promotion de la formation et c’est pour cela que l’école a été créée. Nous sommes ainsi intimement liés.

G.S.: Quel est le profil des étudiants pouvant se former aux métiers de l’immobilier dans votre école?

K. J. J.: Les cours sont adaptés à tous les niveaux et à toutes les étapes d’une carrière immobilière, sans distinction d’âge non plus. Nous acceptons autant les candidatures de jeunes détenteurs d’un CFC d’employé de commerce par exemple, que de personnes plus âgées ayant travaillé dans l’immobilier tout au long de leur carrière.

La SVIT School est une école professionnelle, qui ne forme pas les apprentis. Toutefois, les cours inter-entreprises pour le CFC d’employé de commerce de la branche fiduciaire immobilière sont suivis dans nos locaux. Une vitrine idéale pour montrer aux apprentis les suites possibles pour évoluer dans le métier.

G. S.: Et quelles sont les formations proposées au sein de l’école, sachant que certaines d’entre elles sont très spécifiques, pointues même, axées sur des domaines bien particuliers de l’immobilier?

K. J. J.: Nos formations sont bien pensées et variées. Que ce soit pour débuter, avec notre Cours d’introduction à l’économie immobilière, ouvert à tous, constituant le prérequis pour un cours supérieur, ou encore pour l’obtention de diplômes et brevets fédéraux comme les brevets de gérant d’immeubles, de courtier en immeubles, d’expert en estimations immobilières et de développeur immobilier.

D’ailleurs, ce brevet-là, nous sommes les seuls en Suisse à le proposer. Ce cours remporte un vif succès et personnellement c’est mon favori. Un brevet des plus complets, qui touche à tous les secteurs de l’immobilier.

Le diplôme fédéral d’administrateur de biens immobiliers, quant à lui, couvre également un large spectre mais avec l’accent mis sur la gestion d’entreprise. La formation idéale pour tous ceux qui dirigent – ou s’apprêtent à diriger – une agence ou un département de taille importante.

Et pour «la tranche du milieu», entre ceux qui débutent et les acteurs confirmés de la branche, nous avons mis en place différents cours:

• Certificat de spécialiste en comptabilité immobilière (formation de métier qui va bien au-delà de la pure comptabilité immobilière, puisqu’elle traite aussi
de fiscalité, de salaires, de controlling, ou encore de financement immobilier.

• Certificat en gestion technique du bâtiment (pour connaître et comprendre l’environnement technique, légal et administratif du professionnel de l’immobilier. C’est un excellent tremplin pour l’un des quatre brevets fédéraux)

• Cours de financement immobilier (pour toute personne amenée à devoir conseiller le client en matière de financement immobilier. Ce cours permet de voir les différents modèles de financements existants, de dresser le portrait des investisseurs hypothécaires ainsi que
de comprendre le processus de négociation entre les instituts financiers et les clients.)

• Influence en négociation (Pour les cadres et les pro- fessionnels confirmés. Un cours donné sur deux jours par un professeur de Paris, avec des méthodes venant de l’université de Harvard et des études de cas 100% immobiliers. Un cours qui plaît, organisé déjà à plusieurs reprises ces dernières années.)

• Divers séminaires sur des thèmes d’actualité.

Et enfin, notre «dernier né»: le certificat en courtage immobilier. Il n’y a malheureusement que peu de gens en Suisse Romande qui se présentent pour le brevet de courtier en immeubles, un brevet en soi très exigeant. Et si le métier d’agent immobilier est souvent sous le feu des critiques, en tant qu’école et association, il est de notre devoir d’offrir une formation en adéquation avec la demande et de faire en sorte que la qualité des prestations du secteur soit supérieure.

Tous ces cours sont donnés en petits comités, et pour les formations aux brevets fédéraux ce sont des classes de vingt à trente participants. Quant aux taux de réussite, nous avons observé ces dernières années, des chiffres atteignant jusqu’à 75%, sachant que de manière générale dans l’obtention des brevets fédéraux tous domaines confondus, un taux de réussite de 50 à 60% est déjà excellent.

G.S. : A l’heure où le télétravail est devenu une «normalité», pensez-vous que l’avenir de l’enseignement tend plutôt vers un modèle en présentiel, hybride ou 100% digital?

K. J. J.: Selon moi, il y a du positif dans chacune de ces méthodes et il serait dommage de se priver des avantages de l’une ou l’autre d’entre elles.

Proposant de notre côté des formations professionnelles, il nous semble néanmoins primordial que les gens puissent se rencontrer, être en contact et échanger. Nos professeurs se sont toutefois beaucoup investis pour off rir des cours en digital attrayants et vivants, et nous avons même depuis, équipé nos salles avec des dispositifs permettant aux étudiants de choisir la manière d’étudier qui leur convient le mieux. Si l’enseignement en ligne fonctionne très bien, il leur est plutôt présenté comme «un plan B» qui peut dépanner et nous les encourageons à venir en classe. Je reste convaincue que la majorité des formations doit demeurer en présentiel, dans un mode d’apprentissage actif.

En pratique, l’expérience a démontré que la moitié des apprenants suivaient les cours de manière traditionnelle et l’autre moitié en ligne, avec des différences selon les formations. Forts de ce constat nous pouvons avancer que la tendance future ira clairement vers un enseignement hybride.

G. S.: En «mot de la fin», si votre école avait un credo?

K. J. J.: A l’instar de l’hôtellerie où l’on dit que «Le client est roi», dans notre école on pourrait dire qu’on met notre client au centre de nos préoccupations. Et lorsque je dis «client», ce sont autant nos candidats élèves que nos professeurs, avec comme préoccupation première que les gens se sentent bien dans la famille SVIT.

 

Diplômée de l’Ecole hôtelière de Lausanne, Karin Joergensen Joye a étudié et travaillé à l’étranger, de la Russie aux Etats-Unis. Mais cet ADN international va bien au-delà de son parcours professionnel: cette suisso-danoise, née à Bienne dans une ville bilingue, originaire du Tessin, mariée à un artiste fribourgeois, a fait de cette diversité son moteur. Au sein de l’école, et de son travail, elle retrouve cette pluriculturalité qu’elle affectionne.

Entrée à la SVIT School «un peu par hasard» en répondant à une annonce en 2008, elle débute en tant qu’assistante et moins de six mois plus tard, est promue cheffe de projet. C’est là où l’aventure SVIT commence vraiment. En 2014, après la naissance de sa fille, elle prend la direction de l’école.

Son rôle s’articule autour de trois axes principaux: coordination, service et développement.

A la SVIT School, gravitent et coopèrent des personnes issues de métiers différents, ne parlant pas forcément la même langue. Dans un souci de juste compréhension des besoins de chacun, la coordination doit se faire autant avec le siège principal de Zürich qu’entre les apprenants et les enseignants.

Venant de l’hôtellerie, pour Karin Joergensen Joye le service et l’orientation client sont autant de valeurs qu’il est important de transmettre à son équipe. Faire en sorte que les apprenants puissent se concentrer sur leurs études en ayant tout à disposition pour maximiser leur chance de réussite est l’une de ses ambitions. D’ailleurs, l’école est reconnue en ce sens et beaucoup font mention de l’accompagnement très apprécié.

Quant au développement, l’objectif est de maintenir la qualité des formations en place mais aussi d’aller à la rencontre des professionnels de l’immobilier. Sonder et connaître leurs besoins et pouvoir ainsi proposer les formations les plus adaptées, dans une école «au service de l’économie immobilière et de ses apprenants».

 

Plus d'informations sur : www.svit.ch