Vendre son entreprise est toujours une opération délicate. Le marché des sociétés privées est un marché confidentiel et mal servi par les grandes banques d’investissement. Alors que le besoin des sociétés de taille moyenne en Europe est énorme et les intervenants peu nombreux, Manuel Wildhaber et Arnaud Siberchicot fondent Stockalper M&A Advisory, une société indépendante de fusion-acquisition qui accompagne les entrepreneurs dans la croissance et la vente de leur entreprise, avec un focus marqué sur les thématiques environnementales. Manuel Wildhaber lève le voile sur les coulisses d’une vente stratégique et nous donne quelques conseils pour bien gérer cette phase délicate et clé de la négociation et de la vente de sociétés.
Entrepreneuriat / 5 minutes de lecture
STOCKALPER M&A ADVISORY, The green dealmakers
Stockalper, un nom qui détonne dans le monde de la finance, non?
Oui, ce nom est évocateur du monde financier car Stockalper était un banquier humaniste atypique, mais il évoque aussi pour nous les Alpes, qui sont notre lieu de prédilection avec mon associé, Arnaud Siberchicot. Mais ce n’est pas seulement le nom qui détonne dans le monde de la finance. En créant Stockalper, nous avons eu la volonté de moderniser, simplifier et rendre plus efficace un secteur qui ne s’est pas encore réinventé alors qu’il est clé dans la transition à mener.
En quoi consiste votre domaine d’activité?
Nous agissons sur les processus de «sell side M&A», à savoir les opérations de levée de fonds et de vente de sociétés. Notre vision: les grandes entreprises ont la bourse, les sociétés innovantes dans l’environnemental ont Stockalper.
Notre rôle est d’accompagner l’entrepreneur dans le processus de vente. A la différence de nombre d’acteurs dans ce secteur, nous ne nous considérons pas comme des banquiers, mais comme des stratèges et de redoutables négociateurs. Notre objectif ? Faire en sorte que l’entreprise se fasse courtiser par plusieurs acquéreurs potentiels pour, à terme, augmenter le pouvoir de négociation et permettre d’obtenir le plus grand choix d’options futures pour la société.
Comment se déroule un processus de vente de société?
Une opération de vente vise dans les grandes lignes à répliquer le mécanisme d’une entrée en bourse, mais pour une société privée de taille moyenne.
Un processus Stockalper typique dure en moyenne 6 à 8 mois. Nous maîtrisons un processus de négociation très affuté et obtenons des résultats hors normes grâce à une excellence opératoire rare. Ce processus, nous ne l’avons pas inventé; il est simple mais nous le poussons à l’extrême.
Point de départ: Au début c’est le projet de vente d’un entrepreneur, souvent lié à une vision stratégique et qui, pour atteindre un nouveau palier d’expansion doit passer par l’acquisition par un plus grand groupe.
Première phase: Nous transformons l’entreprise en un business case d’acquisition stratégique le plus attractif possible. Cette vision nous permet ensuite d’effectuer un travail très poussé d’intelligence stratégique pour identifier les typologies d’acquéreurs et les synergies possibles.
Deuxième phase: Mise sur le marché. Dans les grandes lignes il s’agit de répliquer une entrée en bourse. Stockalper se différencie par l’ambition extrême que nous mettons dans nos campagnes, avec un chiffre qui dépasse normalement les 100 cibles potentielles de qualité par opération, au niveau international.
Troisième phase: Nous nous réunissons ensuite avec le client pour sélectionner un groupe limité d’acquéreurs qui seront invités à la phase finale de «due diligence», à savoir l’investigation fine de la société sur tous les plans.
On ressent toute la complexité d’un tel procédé. Comment travaillez-vous?
Avec un niveau d’engagement et d’intelligence embarquée énorme. Nous sommes aussi très sélectifs quant au choix de nos clients, avec un maximum de quatre à cinq opérations par an pour une équipe de cinq personnes que nous sommes en train d’agrandir. Une fois le mandat sélectionné, nous assurons un engagement de premier ordre avec toute l’attention de notre équipe.
Les valeurs de Stockalper?
Nous avons la chance d’avoir pu lancer la société pour qui nous rêvions de travailler. Une société avec des valeurs fortes, à caractère humain, très égalitaire dans la manière de traiter ses collaborateurs, et qui vise à délivrer un niveau d’engagement extrême pour nos clients. Nous nous sommes entourés de personnes authentiques, passionnées par la finance mais beaucoup plus libres que dans le modèle corporate usuel des grandes sociétés bancaires classiques. Dans un secteur d’activité largement critiqué, qui a tendance à vouloir faire toujours plus d’argent, le niveau de stress ou le rythme imposés, dépassent bien souvent l’acceptable. Un modèle non durable, ne permettant pas un travail qualitatif. En ce qui nous concerne nous avons fait le choix de ne pas accepter plus de demandes que nous ne saurions gérer. D’où cette notion de sélectivité qui assure de placer notre client au centre de nos priorités et de permettre également à nos collaborateurs de travailler avec une charge adéquate pour rester 100% performants.
Quelle est votre vision d’avenir pour votre société?
Très concernés par la crise climatique, nous avons fait de la problématique environnementale, notre cheval de bataille. Notre but est de devenir «la» société de référence dans les domaines de la durabilité et de la clean-tech. Les «green dealmakers» de la fusion-acquisition. Nous souhaitons montrer une image de la vente d’entreprise différente de celle qui existe encore et nous sommes fiers d’être disruptifs. Nous voulons accompagner les sociétés d’innovations environnementales pour qu’elles puissent conserver la même culture d’entreprise en s’assurant de déployer l’impact de leur solution en trouvant des acquéreurs potentiels adhérant eux aussi à ce modèle.
Dans le cadre du partenariat stratégique que nous avons établi avec le groupe SCHMIDT, nous rencontrons régulièrement leurs clients qui envisagent de vendre une société. L’occasion pour eux de bénéficier d’un entretien conseil sans engagement.