Parce que nous partageons l’amour du beau, de l’unique et de la découverte, SCHMIDT vous dévoile un concept artistique inédit. Deux fois par an, un nouvel artiste sublimera notre communication en y apportant sa créativité. Et pour cette première exposition, nous mettons à l’honneur l’artiste suisse Julien Carpi.
JULIEN CARPI, L’influence de la trace
Dans les créations expérimentales de Julien Carpi, mouvements et matériaux se rencontrent et se mêlent dans une démarche artistique inédite essentiellement portée sur la trace. Une trace qui découvre la matière première, révèle la profondeur, éveille l’émotion. Une trace en constante expansion. Ici, la toile disparaît au profit d’un support tridimensionnel avant-gardiste: le charbon, matériau naturel, brut et primaire reliant l’homme à ses origines, s’oppose à la résine époxy teinte dans la masse, élément contemporain reflétant par sa brillance, l’évolution du temps et de l’environnement.
Dans la démarche créative de l’artiste, il y a une dimension presque spirituelle, un besoin profond, vital, d’exprimer ses émotions et ressentis à travers son art. Nourri par l’intuition avec cette dualité entre le rationnel et le subconscient, où l’être et l’esprit intérieur essaient de se libérer. Un processus de création complexe né d’une page blanche et de plusieurs années de recherches et d’expérimentations, pour acquérir des connaissances sur les matériaux à assembler, développer une technique de travail innovante, et arriver ainsi à la synthèse finale de son œuvre.
Une expression plastique où la patience règne en maître, où le temps s’impose. Une durée de réalisation variant entre trois et huit mois. Parfois plus. L’œuvre est construite comme un mille-feuille: une base en bois ou en aluminium, recouverte de charbon, de liant acrylique. Plus de vingt étapes sont nécessaires à la création de ce support qui définira l’environnement créatif et artistique. L’extrême complexité du travail effectué pour obtenir une surface à la fois dure, malléable et lumineuse, est le résultat d’une longue recherche sans compromis. Sur ce fond tourmenté, lissé par une multitude de couches de liant, vient s’ajouter la couleur monochrome qui accueillera la trace, incisée jusqu’au charbon et thermoformée afin d’être modelée, travaillée et déformée au gré de l’inspiration de l’artiste.
La brillance surprenante, la couleur éclatante et changeante de l’œuvre, englobe alors l’environnement par le reflet de la lumière, révélant le relief du tableau de manière différente en fonction de la source lumineuse et de l’angle de vue. Cette perception évolutive permet à chacun de ressentir ses propres émotions. Inutile de vouloir interpréter ou comprendre, il suffit de regarder et rêver.
L’influence de la trace
Dans une perspective déterministe, la notion de hasard est uniquement liée à l’incapacité à appréhender complètement certains phénomènes. Expérimenter le hasard en toute liberté, conscient de l’impossibilité de prévoir et de contrôler certains processus dans leur complexité, constitue la base de la démarche créative.
Au début des travaux, la volonté d’exprimer diverses dimensions à travers la trace, amène à la disparition de la toile traditionnelle, remplacée par un support tridimensionnel avant-gardiste, contribuant à l’expression finale recherchée.
La trace se distingue par l’absence de matière. C’est l’espace vide qui définit l’interprétation. La perception de la trace catalyse l’imagination émotionnelle d’un instant, elle exprime à la fois autant l’atmosphère sereine que la brutalité d’un événement à un instant précis. Dans cette démarche, vouloir travailler de manière rationnelle relève de l’utopie.
En concédant une part variable du résultat au hasard, l’amorce d’une dimension incontrôlable, que le cerveau ne peut analyser, comprendre ou maîtriser est envisageable. Il faut atteindre directement le subconscient et remettre inlassablement tout en cause, car l’important dans l’expérimentation, n’est pas de chercher les bonnes réponses, mais de trouver les bonnes questions.
L’extrême complexité du travail effectué pour obtenir une surface de travail à la fois dure, malléable et lumineuse, est le résultat d’une longue recherche sans compromis. Sur un fond tourmenté, lissé par une multitude de couches de liant, la couleur monochrome nuancée révèle l’environnement de l’événement. Elle est un éveil d’émotions et défini un cadre spirituel à la trace. Sa brillance englobe l’environnement par le reflet de la lumière, révélant le relief du tableau de manière différente en fonction de la source lumineuse et de l’angle de vue.
Julien Carpi