Société / 5 minutes de lecture

Je déménage !

Je déménage !

C’est décidé, il est temps de partir, de commencer une nouvelle vie ailleurs, de quitter notre ancien quartier, d’emballer nos affaires dans des cartons… enfin de déménager !

Les beaux jours arrivent et comme si ce seul critère suffisait à nous convaincre, on décide de déménager.

Je n’en suis pas à mon premier « remuage » et je parle en connaissance de cause. C’est mon 4ème en 8 ans !

On ressent des émotions différentes pour chaque déménagement. On le rêve, l’attend, le choisit, le décide, le subit aussi parfois. Il a ses propres raisons : quitter la maison de son adolescence pour se réaliser dans les études, se défaire de ses parents pour s’installer avec un amoureux, se séparer de celui qu’on aime parce que l’avenir n’est plus ici. Un nouveau job. Un autre enfant. Un coup de tête ?

Déménager c’est aussi rompre avec un mode de vie, des habitudes et un environnement familier. Quitter une maison, c’est aussi quitter un quartier, un village, des amis. Laisser derrière soi une partie de sa vie et bien souvent abandonner une part de son identité.

C’est un peu comme une « rupture » pour un nouveau départ. C’est perdre un peu de ses repères. A chaque fois. Partir ne se fait jamais vraiment dans la désinvolture. Mais quoi qu’il en soit, le mouvement est le mot clé du déménagement. Bouleversant parfois, excitant également. Epuisant aussi…

Et puis entre manque de sommeil et quelques vagues sautes d’humeurs, le soleil se lève enfin sur le jour « J » : « On déménage pour de vrai ! ». Les joies du « trier », « jeter », « garder » sont presque oubliées. La maison est vide et les cartons s’en vont encombrer notre nouveau chez-nous.

On jette un dernier regard sur les murs de notre ancienne vie et on referme la porte derrière soi, comme on fermerait un livre avant d’ouvrir le suivant. Un nouveau chapitre qui s’écrit. On part. On s’installe. On redémarre. On reconstruit. On recommence.

Nous sommes ainsi faits : les mutations nous font peur, nous paralysent ou bien au contraire, nous exaltent et nous attirent. Nous sommes des êtres d’habitudes mais construits aux épreuves de l’abandon. Nous avons cette faculté de désirer vivre, d’aller vers un ailleurs, de nous adapter.

Le lieu de vie est une enveloppe qui nous protège, nous reflète, nous, et les différents moments de notre existence.

« La maison, c'est un peu de notre identité, le socle de notre vie. »

Le côté positif c’est que, une fois le grand « remuage » derrière nous, voilà l’occasion rêvée de faire la fête : pendaison de crémaillère ! On invite les amis sans oublier les nouveaux voisins comme ça on leur évite le plaisir de monter sonner chez nous en pyjama pour nous faire baisser le son… Et puis, si je devais un jour, peiner à me loger, avec tous ces déménagements et l’ensemble des cartons que j’ai accumulés depuis, je pourrai toujours me construire une maison sur l’un des jolis champs voisins.