La fin de la valeur locative impose aux propriétaires de repenser leur stratégie. Travaux, financement, location: comment se préparer concrètement?
La réforme de septembre 2025 n’est pas seulement un changement de calcul fiscal, c’est un nouveau cadre dans lequel chaque propriétaire doit trouver sa place. La disparition des déductions pour entretien et intérêts hypothécaires transforme en profondeur la gestion patrimoniale. Mais loin d’être une fatalité, ce tournant ouvre aussi la porte à des choix stratégiques.
Le premier réflexe est d’anticiper les travaux. Jusqu’à l’entrée en vigueur prévue pour 2028, les frais d’entretien restent déductibles. Pour ceux qui planifient une rénovation importante – toiture, isolation, chauffage – il peut être judicieux de les avancer afin de bénéficier une dernière fois de l’avantage fiscal. Au-delà, les dépenses ne seront plus déductibles, sauf pour certains investissements énergétiques, laissés à la discrétion des cantons.
Deuxième enjeu: l’endettement. Le système actuel encourageait parfois à maintenir une hypothèque élevée pour profiter des déductions. Cette logique disparaît. Les propriétaires devront désormais arbitrer entre conserver une dette coûteuse ou accélérer son remboursement. Dans un contexte de taux hypothécaires encore incertains, ce choix devient central.
Troisième piste: l’usage du bien. Louer plutôt qu’occuper peut redevenir intéressant, car les biens de rendement conservent leurs déductions. Celui qui met son appartement de Martigny en location pourra toujours déduire intérêts et frais d’entretien proportionnels. À l’inverse, celui qui l’occupe devra se passer de tout allègement fiscal. Ces arbitrages vont redessiner le marché locatif dans certaines régions.
Enfin, les primo-accédants disposent d’une fenêtre à saisir. Pendant dix ans, et dans la limite d’un plafond dégressif, ils pourront encore déduire une partie de leurs intérêts. Une opportunité à exploiter avec soin, car elle pourrait conditionner la faisabilité d’un projet immobilier.
Pour les propriétaires valaisans, ces choix ne sont pas abstraits. Entre maison familiale en plaine, chalet de montagne ou investissement locatif, la réforme invite à repenser la place de chaque bien dans une stratégie globale. Anticiper, comparer, simuler: voilà les maîtres-mots d’une planification réussie.
Conclusion
Agir, c’est ne pas attendre que la loi entre en vigueur pour se poser les bonnes questions. La fin de la valeur locative marque la fin d’un modèle, mais elle offre aussi l’occasion de clarifier ses priorités et d’adapter son patrimoine. Les propriétaires qui anticipent sortiront renforcés de ce changement.