Parkings extérieurs: Aberration climatique, nuisance sonore, responsabilité partagée

Gazette de Martigny, article de presse SCHMIDT

En 2025, certains projets immobiliers en ville de Martigny obtiennent encore des autorisations avec toutes leurs places de parc à ciel ouvert. En pleine crise climatique. En pleine crise urbaine. Comment est-ce encore possible?

Le 4 juillet dernier à Martigny: 76°C sur une carrosserie, 50 °C sur l’enrobé, 27°C sur l’herbe. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Le bitume brûle la ville, imperméabilise les sols, renforce les ruissellements. Mais surtout, il amplifie le bruit.

Un parking à ciel ouvert, c’est du bruit. Tout le temps. Moteurs à froid, portières, alarmes, livraisons, claquements métalliques… Une bande-son imposée à tout un quartier. Le bruit est invisible, mais violent. Il dérègle le sommeil, épuise les nerfs, fragilise la santé. Ce n’est pas une gêne: c’est une nuisance chronique.

La Loi fédérale sur la protection de l’environnement (LPE) et son ordonnance sur le bruit (OPB) imposent clairement des principes de prévention. Mais sur le terrain, la mise en œuvre repose largement sur les communes et donc, sur le discernement et le courage de nos fonctionnaires.

Heureusement, les solutions existent. Elles sont connues, éprouvées, parfois déjà intégrées dans les politiques publiques: parkings souterrains, végétalisation, mutualisation, garages intégrés. Ces choix rendent les quartiers plus vivables, et la ville plus respirable. Ils ne demandent pas plus de moyens : ils demandent une vision et du courage.

C’est là que le politique peut faire la différence. Car il ne s’agit pas de pointer du doigt, mais de tracer un cap. La responsabilité est collective. Et nous avons besoin d’élus capables de dire non à des pratiques dépassées, même lorsque cela bouscule certains intérêts privés.

D’un côté, la ville applique rigoureusement les recommandations fédérales pour ses nouveaux parkings publics. C’est exemplaire, bravo! Mais dans le même temps, elle reste permissive avec des projets privés qui ne respectent pas les standards. Cette incohérence mérite d’être corrigée, non pas pour sanctionner, mais pour aligner.

Et si, pour une fois, nous parlions d’une seule voix? Et si nous faisions, tous ensemble, de la cohérence territoriale une nouvelle forme de courage politique?

Grégoire SCHMIDT

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