Densifier ou décliner : Les villes valaisannes à l’heure des choix

Gazette de Martigny, article de presse SCHMIDT

Face à la pénurie de logements, la densification urbaine ne relève plus de l’option. Elle constitue une nécessité stratégique. Plutôt que de la subir, les villes valaisannes gagneraient à s’en saisir comme d’un levier de renouveau. À condition d’en assumer pleinement la direction.

Longtemps, on a cru qu’un étalement modéré suffirait. Que le foncier resterait accessible. Que les centres anciens pouvaient attendre leur heure. Mais les faits sont là: la densification n’est plus un débat idéologique. C’est une condition de viabilité.

Le dernier rapport de Raiffeisen le confirme: la Suisse construit insuffisamment, et le Valais n’échappe pas à cette dynamique. Pourtant, la solution est connue et réalisable à l’échelle locale: transformer, reconstruire, densifier avec discernement. Une maison démolie, quatre logements créés. Ce n’est pas une formule, c’est une donnée tangible.

Mais encore faut-il procéder avec exigence. Trop de communes hésitent ou temporisent. Pendant ce temps, les jeunes désertent les centres, les loyers s’envolent, et les investisseurs se tournent vers des territoires à la vision plus affirmée.

Le Valais dispose pourtant d’atouts singuliers: qualité de vie, proximité, réseaux existants. Avec un minimum de courage politique, nos villes peuvent devenir des références en matière de régénération maîtrisée. Densifier ne signifie pas empiler. C’est aussi ménager des espaces publics, des respirations végétales, une urbanité vivable.

Cela implique une cohérence fonctionnelle. Dans les zones d’habitat collectif, il est impératif d’interdire les projets qui prévoient encore des parkings en surface. Cette responsabilité incombe d’abord aux promoteurs. À eux de concevoir des projets respectueux de l’espace et du cadre de vie, à la hauteur des enjeux environnementaux actuels. Mais si cette exigence n’est pas assumée volontairement, alors c’est aux communes de la rappeler. Et de la faire respecter. Accepter aujourd’hui un projet locatif dense avec des parkings en surface, c’est trahir l’intérêt public. Le veto municipal doit exister. Il est légitime. Il est nécessaire.

Densifier, oui. Mais avec ambition, responsabilité, et une vision à long terme. Car c’est bien de l’avenir de nos villes qu’il s’agit. Et peut-être, tout simplement, de la manière dont nous choisissons d’utiliser ce qu’il nous reste de sol.

Grégoire SCHMIDT

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